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Tráfico de Escravos no Brasil

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Le matériau à sauvegarder: localisation et typologie

Dans les pays d’Europe d’où la traite est organisée, les affaires d’esclavage sont mentionnées dans les archives des Etats, notamment de l’administration de la Marine et des Douanes, mais aussi de l’administration coloniale et du commerce. Les limites chronologiques de cette masse documentaire relative à la traite remontent précisément à l’installation des comptoirs ou des colonies de peuplement le long des côtes africaines, lorsque le commerce du ‘produit’ est organisé en France et en Angleterre, à la fin du XVIIe siècle.


Dans les pays d’Afrique victimes de la traite, les archives existent normalement dans ceux où a existé, à l’époque du trafic, une administration coloniale ou commerciale. Dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, les archives administratives commencent surtout à l’époque de l’abolition de la traite, lorsque la France installe une administration territoriale, et avec l’établissement d’une population locale dans les colonies britanniques.


La dispersion des fonds à travers le monde témoigne de l’ampleur de la tâche à accomplir. Si les fonds d’archives sont plus ou moins identifiés dans les pays européens, ceux des pays en voie de développement (ou qui ont subi les épreuves de la guerre comme la Guinée-Bissau, le Liberia ou la Sierra Leone), attendent la mise en place d’instruments de recherche. Plusieurs types de documents sont susceptibles de contenir des informations sur le fonctionnement de la traite.




  • Les grandes séries de registres de la Marine française et les ‘shipping lists’ du Naval Office renseignent sur les données quantitatives de la traite sans renseignement précis sur les expéditions.

  • Le déroulement des expéditions, les questions disciplinaires et les lieux de la traite sont renseignés par les documents de bord des navires transportant les esclaves comme les règlements et contrats de navigation ( ‘regimento’ portugais), les journaux de bord et rapports de mer.

  • Les correspondances officielles des autorités coloniales locales (notamment en Afrique de l’Ouest) avec le gouvernement central relatent certains incidents survenus entre les différentes compagnies organisatrices du trafic jusqu’à l’abolition de la traite (Angleterre 1807, Danemark 1803, France 1815, Portugal 1839).

  • Les mémoires et récits de voyage, riches de renseignements sur les routes de la traite et de développements sur les mœurs et coutumes des populations victimes de l’esclavage.

  • Les dossiers d’affaires judiciaires contenus dans les fonds des juridictions (difficiles à appréhender sans instrument de recherche précis).

  • Les pièces et documents d’origine privée : contrat de vente d’esclave, billets à ordre, etc.

  • Les recensements des Noirs dans les colonies existant notamment à Haïti, au Liberia et au Sierra Leone pour les anciens esclaves libérés et restés sur place. Les fameux Liberate African Registers de la Sierra Leone renferment des renseignements familiaux sur les esclaves libérés par la Marine anglaise et réimplantés en Afrique.

  • La presse coloniale locale comme le Moniteur colonial à St Domingue au début de la Révolution ou le journal de Saint-Louis du Sénégal au début du XIXe siècle.

  • Les collections d’archives orales contemporaines dépositaires d’un savoir transmis sur le mode de l’oralité propre à la tradition africaine comme les Oral Traditions of Fanti States (Université de Legon, Ghana entre 1970-1975) ou les Archives culturelles du Sénégal constituées à partir de 1966 et conservées aujourd’hui à l’extérieur des Archives nationales.


Les archives relatives à la traite sont très diverses et constituent rarement des fonds homogènes sauf dans le cas de collections factices. La dispersion des fonds ne permet pas d’avoir une vision d’ensemble et la création d’une banque de données dans chaque Etat intéressé permettra précisément de constituer un réseau cohérent indispensable aux chercheurs lesquels pourront être associés localement aux opérations de numérisations ainsi qu’à leur exploitation.

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